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vendredi, juillet 21, 2006

choses vues 

...un jour de Fête Nationale


14 juillet - 14h. soleil de plomb à Chevreuse



14 juillet - 21h. Fin de journée vue de Montmartre. La BNF au lointain.



14 juillet - 23h. Emotion des costauds devant le feu d'artifice - Concorde

jeudi, juillet 06, 2006

La balle au pied 

Drôle de coupe du monde. « On va mourir ensemble » est donc la prière secrète de l’équipe de France, qui avance fièrement d’un tour à l’autre maintenant qu’elle a fait sien cet esprit de kamikaze. Efficace, et bien joué, car personne n’avait pu l’observer dans des matches de préparation aussi insipides que le France-Mexique de fin mai, voire même en seconde mi temps face aux coréens. Mais depuis dix jours, l’équipe de France 2006 est devenue un épouvantail qui n’est pas sans rappeler le Milan AC (ou autres clubs italiens actuellement sur la sellette) …ou donc l’Italie à ses meilleurs heures.

Dimanche, l’élève rencontre le maître, que le meilleur gagne. Sachant qu’en coupe du monde, l’Allemagne bat la France, l’Italie bat l’Allemagne et que la France bat l’Italie, et que le football est donc absurde, il y a toutes les raisons d’y croire pour les Bleus. Reste à savoir lesquels. Un Chianti Classico (Isole e Olena par exemple) au frais et une bouteille de champagne (du vieilles vignes françaises pardi! ...ok, en rêve), et l’on est sûr de fêter dignement un beau vainqueur. Car c’est avant tout le succès du football européen, France ou Italie, nous tenons déjà une victoire. D’accord, une étoile de plus que les anglais sur le maillot serait un plaisir infini. indeed. Les italiens seraient aimables de le comprendre.


photo idéale de l'AFP, vu sur le NY Times...

Mais le maelström emporte tout sur son passage, jusqu’à la raison des journalistes de TF1 qui nous ont gratifié lundi soir au 20h d’un sujet d’explication de la règle du Hors Jeu (non mais où va-t-on ?), jusqu’aux commentaires des politiques, et les conversations de bureau, évidemment. Et ce blog maintenant. C’est un moment intense, plutôt joyeux depuis le match contre l'Espagne, mais il est temps que cela s’arrête. Le football reste un sport, un jeu, et après un mois d’exploitation du sujet, on arrive aux limites de l’intérêt qu’il peut susciter.

Si encore il servait vraiment à rapprocher les peuples, mais il semble bien que non. Chaque pays encore en course vit une liesse extatique, puis à l’heure de la défaite un « drame immense » (faut se calmer les allemands, c’est bon, oh), le tout dans la plus complète indifférence du sort du voisin – quand ce n’est pas pour siffler leur hymne parfois, ou plus souvent en perdant tout intérêt pour la suite de la compétition, pourtant ce qui se fait de mieux en football (avec la Ligue des Champions).

Bref, aujourd’hui les portugais sont tristes, peut être même jaloux de la chance des français et en colère avec l’arbitre, et c’est bien dommage. On en a tant voulu aux allemands après 82 et 86, il faut espérer que le Portugal ait mieux pris la défaite d'hier.
Dommage aussi comme l’existence de tant de joueurs simulateurs, ou qui en font des tonnes pour rien, un mal répandu depuis longtemps déjà. Cette année: quelques joueurs portugais, argentins, Thierry Henry côté français, etc, etc. Ils feraient tous mieux de prendre exemple sur la qualité première de Zinedine Zidane comme joueur de football : rester debout coute que coute pour poursuivre l’action. Simple et efficace. Ces joueurs là décridibilisent le fair play supposé des équipes en lice (la FIFA insiste pourtant lourdement sur le sujet avant chaque match, en pure perte) et génèrent un ressentiment finalement significatif, au-delà du football. Car tout est là: l'évènement est tellement suivi autour du globle (30 millions d’allemands devant Allemagne-Italie mardi) qu’il est terrible de voir de telles responsabilités portées par de jeunes joueurs ou des arbitres qui n’ont rien demandé. On ne peut qu'esperer les voire se comporter de manière exemplaire, mais même le grand Zidane s'énerve parfois, c'est dire le chemin à parcourir.

Sans compter que cet enjeu surmultiplié par l’attention de tous sur cette compétition donne de plus en plus des matches crispés : l’amateur de foot commence à se sentir concerné lui aussi…Alors dimanche, il faut des buts, un peu de chance, et pas de séance de tirs aux buts s’il vous plait. Quand je pense que la FIFA n’est même pas capable d'adopter le beau principe de la FA Cup anglaise, doyenne des coupes de football, qui impose de rejouer une finale terminée sur un score nul. En un mot : pas une deuxième fois le Brésil-Italie de 94. Allez, assez crié au loup, la finale sera magnifique, bellissima. Forza Francia ! Allez l’Italie !

[MàJ, 10/07]. "même le grand Zidane s'énerve parfois, c'est dire le chemin à parcourir": no comment. "pas de séance de tirs aux buts s’il vous plait": raté.
Après ce fiasco de l'arbitrage video sans la video mais video quand même, depuis le début du tournoi d'ailleurs, cette absurdité renouvellée des séances de tirs aux buts ("pas une deuxième fois le Brésil-Italie de 94": certes, là l'Italie a gagné...), il convient désormais de laisser la FIFA dans ses problèmes pourtant faciles à résoudre, et de se concentrer sur la montagne (les Pyrénées cette semaine, et bien malin qui sait qui va gagner le tour cette année).
Le vaincu est amer, mais cela fait plaisir aussi de voir l'Italie en fête!