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vendredi, septembre 30, 2005

Intense 

Comme tous les ans, les activités culturelles deviennent plus denses à mesure que le temps se dégrade. Les sorties sont plus nombreuses, les oeuvres en vue ont plus de poids qu'auparavant dans l'année. J'aurais envie de le croire une fois de plus tant "Gabrielle" est un film comme j'en ai encore vu peu cette année. Patrice Chéreau au sommet de son art. Un ballet de fantômes qui tissent une conversation proustienne, deux âmes si différentes face à face, l'écriture enlevée (et si je n'enlève rien à Desplechin, peut être un peu plus juste et moins surfait que le style de "Rois et Reines"), et puis bien sûr, surtout deux acteurs de choix. Isabelle Huppert fait revivre un caractère de la Belle Epoque avec des fulgurances contemporaines, Pascal Greggory est impérial et froid, magnifique.


Restez!

Jeudi soir au théâtre. Deux molières après la saison passée au théâtre du rond point des Champs Elysées, "Dis à ma fille que je pars en voyage" se passe en prison, où se rencontrent dans la même cellule deux femmes de mondes bien différents. La pièce est souvent drôle, les effets de mise en scène (sons de la prison, lumière) bien ajustés, on est rapidement pris par l'histoire et les deux heures passent bien vite. J'ai peu l'habitude du théâtre mais cette pièce donne sûrement envie d'y retourner.

Franz Ferdinand sort donc lundi, et après trois semaines d'écoute, le verdict tient en un mot: soûlant!! Les chansons sont presque toutes trop rapides, trop d'effets, trop de notes mes petits Mozarts!! Quand je pense aux faces B de l'année dernière (all for you Sophia, etc), je crois qu'ils avaient bien une bonne formule et ont peut être un peu forcé sur le speed je crois (pour le rythme du moins). Les singles sont parfaits pour mettre l'ambiance en soirée cela dit (les nouveaux Daft Punk!)
Après Gorillaz il y a quelques mois (album 2005 je l'élis déjà), je n'ai qu'un conseil: Louise Attaque. Magistral 3e album, tout y est, des mélodies, des sons, des paroles bien ficelées. Je n'aime toujours pas trop leur premier disque mais que de chemin (musical) parcouru depuis 1997!

dimanche, septembre 18, 2005

Vendanges 

L'année s'annonce excellente en Champagne, pas mal non plus dans le Bordelais - il ne reste plus que le Sauternes et c'est une année parfaite. Encore que je ne sache pas trop ce qu'il en est du Bourgogne à cette heure. Enfin peu importe puisque les vendanges arrivent aussi pour évoquer un tube 60s tellement français, 'les vendanges de l'amour' redevenu d'actualité avec le retour sur scène cette semaine de son interprète, Marie Laforêt. Je ne connais pas exactement sa carrière (entre variétés, légèreté, mélancolie et melo à l'eau de rose), mais j'ai chanté avec la salle, tous en coeur, le tube entendu dans Huit Femmes ("toi mon amour ... mon ami..." etc). Je suis allé au théâtre pas très sûr d'y voir un grand concert et pourtant, avec sa personnalité, le tour de chant et ses tubes nombreux, malgré quelques nappes de synthé et une affiche de mauvais goût je peux avouer avoir bien apprécié "marie chante laforêt".

Lendemain, ce week end, Journées du Patrimoine. Une première idée écrite hier du clou national de l'événement, la réouverture du Grand Palais, dans une atmosphère envoûtante hier soir. Immense hall, globes anciens, musique impressionniste (ambient+qqs sons de Debussy, St Saens et Ravel) et lumières tamisées - une réussite.
Avant cela, visite au Sénat samedi matin. Pour enfin voir l'intérieur du décor principal du Jardin du Luxembourg. Bel hémicycle, c'est certain, galeries Second Empire qui dégoulinent d'ors désormais républicains et une petite pièce fantastique, Empire (1817), dorée, avec des peintures du XVIIe siècle prises au Louvre.



Ensuite, RER C pour Austerlitz, où quai 21 séjournaient quelques wagons de l'Orient Express. Une heure de queue pour monter à bord et jeter un oeil détaché (le luxe et la distinction imposent le détachement n'est ce pas) aux marqueteries d'acajou et aux décors Lalique incrustés. Un peu court cela dit pour savoir si l'Orient Express mérite l'investissement (du moins, il faudrait changer la moquette je crois).
Pour être certain de voir des richesses, la direction logique est celle du Trésor. Me voici donc ensuite à Bercy, dans le navire amiral de l'Etat Français, hôte de T.Breton. Des bureaux, de l'architecture sobre, très "Défense", certes, mais le sol y est parfois en 28 marbres différents. A noter aussi des tableaux de Matta, Ribeyrole ou des tapisseries de Soulages. Accueil très courtois du personnel nombreux mobilisé pour l'occasion, pas trop de monde, une belle vue sur la Seine du 7e étage, et ...non je n'ai pas trop fait attention aux explications sur la LOLF, je crains fort que le service de communication du ministère ne soit déçu.

Ce dimanche aux Gobelins, manufacture royale créée par Colbert et qui donne son nom à son quartier. On apprend beaucoup de choses dans ces visites et d'ailleurs les Gobelins, c'est tout simplement le nom de la famille qui a fait fortune dans la teinturerie dans ce quartier du Faubourg Saint-Marcel, au XVe siècle. Intéressantes démonstrations des tissages en cours - fastidieux et très long de réaliser une tapisserie de 3m sur 2! 3 ans. Tout de même. Pour le reste (haute lisse, basse lisse et autres mots techniques), j'avoue n'avoir pas compris grand chose.
Fin de parcours au Panthéon (logique), beaucoup de monde dans la crypte (les grands hommes apprécieront) et un coup d'oeil pour Malraux (à côté de Jean Moulin, ça ne s'invente pas), Jaurès, Hugo (face à Zola), Dumas (leur nouveau coloc') et M. et Mme Berthelot (le chimiste), morts à une heure d'intervalle (un suicide au benzène de Monsieur?).



Pour changer, la sélection musicale du moment: Super Furry Animals (Love Kraft), Paul Mc Cartney (merci N.Godrich!), Louise Attaque (parait il très bon), Franz Ferdinand (efficace!), BRMC (en concert le 2/11 à l'Elysée Montmartre).

samedi, septembre 17, 2005

Visites aux Palais 

Pas encore de texte (parcours à retranscrire par écrit bientôt), mais un aperçu de la réouverture du Grand Palais lors de la Journée du Patrimoine d'aujourd'hui. En nocturne, ouvert jusqu'à minuit, jusqu'au 2 octobre, avec en exposition deux globes du XVIIe siècle (le monde et le ciel connus en 1683).


vendredi, septembre 02, 2005

Possibilité d'un livre 

Victoire de la Torre le 16 août Plazza del Campo à Sienne pour le 2e Palio de l’année, comme tous les ans depuis… ils ne savent plus très bien d’ailleurs. Ca ressemble beaucoup à une grande kermesse touristique médiévale conclue par une course de chevaux trépidante de 75 secondes, et pourtant la magie opère car ce n’est pas une représentation d’un éventuel passé glorieux : le Palio est très sérieux pour les siennois, et bien d’actualité. Les hystériques qui se sont précipités vers le bout de tissu (le Palio en tant que tel, trophée pour le quartier vainqueur) en témoignent. Pour le reste d’une bonne partie d’août, Chianti avant, Rosso di Montalcino après, la Toscane sait recevoir.

Préparation de la rentrée concerts : Rufus Wainwright à Paris le 29/11, c’est dans longtemps, c’est cher, mais il est vraiment divin sur scène parait il. Au Casino de Paris. Le plan Arctic Monkeys se déroule comme prévu : ils sont annoncés pour le samedi soir du festival des inrocks (5/11). Belle soirée avec Antony and the Johnsons et Devandra Benhardt (je compte sur nos amis Monkeys pour réveiller le public du spleen de MM Antony et Devandra B). Madness à l’Olympia sans moi (pas assez de tubes dans la setlist !!).
Le nouvel album de BRMC, Howl, qui vient de sortir est une réussite. Virage folk, americana même, pas Creedence cela dit, passé en beauté. Surtout pour « The Weight of the World », cette chanson est une merveille, pas besoin du son JMC pour la sublimer effectivement.

Rentrée littéraire sous le signe du nihiliste Houellebecq, dont le génie (entendre logistique militaire) impressionne. Le coup de grâce, inattendu, hier soir: on pourrait le lire. Poussé par la curiosité et l’envie de revoir le visage des critiques du dimanche soir, j’ai refait une visite au studio 105 pour l’enregistrement du Masque et la Plume. Et bien dimanche soir, ce que nous pourrons entendre, c’est bien sur un Arnaud Viviant dithyrambique, mais sans aucune argumentation (donc utilité zéro : « c’est génial, c’est le plus grand écrivain » etc etc « quelle couverture, quelle 4e de couverture ! » mouis) mais les trois autres critiques qui constatent l’importance de l’ouvrage. En somme, il est difficile d’avoir des affinités pour Houellebecq, pour une partie des sujets évoqués même, mais il s’agit bien de la beauté du vide justement, qui nous effraie, et pour ce qui est de la littérature, le niveau du livre est élevé. Au lieu de le jeter au rebus comme je l’aurais fait naturellement jusque là, je devrais peut etre trouver le temps de lire ce livre, qui compte en tant que tel et donc pas seulement comme objet médiatique … et comme belle couverture. Peut être lire Schopenhauer avant d’ailleurs, autant lire les modèles incontestés en premier !
Cinéma : Peindre ou faire l’amour dispensable (des bons moments mais ce film est un peu vain …et ne fonctionne pas vraiment en fait), et de l’avis du Masque (2e émission enregistrée hier), le « Broken Flowers » de Jarmush est le film à voir du moment ...Bill Murray oblige de toute façon!