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vendredi, mars 25, 2005

Leçons de Ténèbres 

Les brumes gothiques dissipées, j'aurais aimé maintenant faire un post lumineux, pour expliquer par exemple comment cet album de Doves éclaire mes journées dès que je l'écoute, dans le métro, en marchant en ville, ...jamais en entier peut être mais ce début d'album est tellement bien. Pourtant Doves est aussi tout à fait mélancolique, et mon sujet est de toute façon un autre groupe -à vrai dire encore un come-back-imprévu-de-groupe-mythique ...et pas hyper joyeux. Par contre, du mythe indé, du vrai.
Slint est en tournée. Slint a eu l'idée originale de ne jouer en France qu'à Reims pour l'occasion. Un faible pour le champagne sans doute, qui cadre pourtant assez mal avec leur musique. Slint ce n'est pas du gothique, non. L'autre jour je m'extasiais sur la puissance évocatrice de Mogwai; et bien à la source de cette formule magique, il y a Slint (pour étayer le propos: je conseille le morceau "washer" sur leur album phare, de 1991, "spiderland", mogwai six ans avant l'heure). Et dans Slint, il y a plus encore, parce que leur suite à eux, ça a été Tortoise, ce groupe aux instrumentaux tout compliqués et sophistiqués, comme de l'art contemporain ou un immeuble de verre downtown (complexe et lumineux). Mais il faut revenir aux ombres: Slint est beaucoup plus sombre que tout cela, plus tendu, plus près des racines hardcore des 80's aussi (Fugazi et consorts) ...plus d'energie donc.
Et là où, frustré, j'avais décidé d'oublier que ce concert avait jamais eu lieu (le 5 mars dernier en fait), la blogotheque m'a sauvé en indiquant laconiquement un site réalisé pour l'occasion, slintisback, avec le fameux concert en entier à télécharger -et même que le son il est très bon, et c'est Slint qui joue dans votre salon si vous le souhaitez, pour méditer calmement à l'écoute d'un groupe qui en a inspirés tellement d'autres. Que l'auteur de cet enregistrement-mixage-edition-mise en ligne en soit vivement remercié.

mardi, mars 15, 2005

grandeur de Dead Can Dance 

Arcade Fire a incendié Paris la semaine dernière. Après un tel concert, un tel enthousiasme, habituellement le spleen s'installe et l'on doute pouvoir connaître un tel moment avant longtemps. Hasard du calendrier, presque dix ans après leur dernier concert à Paris, c'est lundi que Dead Can Dance a sublimé la mélancolie dans son interprétation habitée d'ombres et de grandeur. Et m'a montré que dans un registre bien différent un concert pouvait être tout aussi intense et unique. Le Palais des Congrès est bien trop grand, il faut s'y habituer à un son de grand hall froid, mais il fut à la hauteur de la musique et du chant de Lisa Gerrard et Brendan Perry. Leur voix s'y épanouirent, et la soirée a pris par cette ampleur la couleur attendue: belle, froide et noire cérémonie.


Beaucoup de couleur sur scène cela dit, Lisa Gerrard officiait toute en jaune. Le public, pour la plupart le plus bel aréopage Goth qu'il m'ait jamais été donné de voir, était tout de même bien en noir. Extatique, des tonnerres d'applaudissement ont salué chaque morceau et plus encore les classiques du répertoire, nombreux lundi soir. Plusieurs nouvelles chansons ont été jouées, aussi inspirées que les titres connus, et cette tournée pourra sans doute produire un disque aussi réussi que 'Toward the Within' après la tournée de 1993. On pouvait d'ailleurs réserver un exemplaire du cd du concert enregistré le soir même - j'ai hésité, c'est raté (sold out!).
mes autres photos.

samedi, mars 12, 2005

Arcade 17 

A quelques jours d'un funèbre concert de Dead Can Dance au palais des congrès (s'ils arrivent à contenir leurs penchants world music dans les strictes limites gothiques initiales), les chansons de "Funeral" ont été acclamées au nouveau casino. The Arcade Fire a eu son triomphe mérité en petit comité. L'hiver se meurt, célébration en musique!

the arcade fire

Les récits à chaud sont d'ailleurs disponibles depuis vendredi, mes photos avec, alors je n'en rajouterai pas -ce concert est bien dans le top 10. J'aurais plutôt envie de souligner le caractère inédit de cette affaire: le bouche à oreille pour Arcade Fire, depuis octobre dernier, le 9.7/10 de pitchfork et leur programmation au CMJ Marathon de New York (les trans' de Manhattan) n'a eu lieu que via internet. Voici les Inrockuptibles qui reconnaissent le chef d'oeuvre ...en mars. Critiqué en décembre certes, mais absent de leur restrospective 2004, bien joué. Pour une fois, on ne les aura donc pas attendus, et le NME non plus, pour découvrir ces "improbables pépites".
La couverture média (allez, ok, plutôt Libé-Inrocks-Télérama) a démarré pour ce concert-ci, mais je n'ai aucun doute que nous aurons un travail plus soigné pour l'Elysee Montmartre de mai. Après la couverture ovni de Télérama avec Devandra Bernhardt (il a du l'encadrer dans son salon - "I did the cover of the French TV Guide ?!!!?? wow!!"), encore un effort et elle sera pour Win et Régine. avec le ffff de circonstance bien sûr.
Pour temporiser entre tous ces concerts exhaltants, il faut casser le rythme. Alors si 2km de nage ne suffisent pas, demandez à Steve Zissou. La force du film de Wes Anderson est de ne jamais perdre ce rythme entre deux, complètement mou, assez typique à vrai dire d'un documentaire du dimanche après midi, et dans lequel s'épanouissent donc sans forcer les différentes péripéties du film. Et bien sûr Bill Murray et Owen Wilson. Kingsley Ned Zissou, pilote de Kentucky Airlines (en charge des vols intérieurs au départ de Louisville) est bien le produit d'une imagination débridée, à la monthy python et autres -je ne m'en lasse pas.

mardi, mars 08, 2005

Conor sings on the radio 

hier soir, un peu de patience dans le grand hall de la maison de la radio (malgré tous mes efforts, pas d'invitation avant de venir), pour finalement entrer dans le studio 105 pendant le premier morceau de la black session de Conor Oberst, alias Bright Eyes. Chansons principalement de "I'm wide awake...", quelques grands moments, même sans Emilou Harris, mais pas de rappel, fin à 22h. ponctuel.


A réecouter, mais en première impression, cette session a manqué d'un je-ne-sais-quoi pour être parfaite ...peut être que je fasse un peu plus attention aux paroles plutôt que de prendre des photos.

dimanche, mars 06, 2005

iFidelity 

Tout a commencé avec Mac OS X en 2001. Derrière ce symbole digne d'un avion prototype, Apple a enfin révolutionné le look de son interface, qui devint au moins aussi réussie que le design extérieur des macs. L'aimant à 'switchers' était en marche. Alors j'y suis allé résolument, content même d'avoir une si belle machine (un bel ibook immaculé en 2002) et de si belles ombres portées derrière mes fenêtres. Sans compter qu'enfin, Microsoft n'avait plus grand chose à voir avec tout ça. Le pire, c'est que trois ans après, le bonheur informatique est toujours complet, sur un 'powerbook' maintenant, pas un nuage, tout est blanc, lisse, beau, simple et immaculé. Un peu silver aussi tiens.
Mais alors il est temps de se rendre compte que si j'ai laissé Microsoft derrière moi, ma nouvelle multinationale de prédilection a pris une place digne d'un roman d'anticipation. Elle me traîne résolument derrière elle par le fil blanc qu'elle m'a mis pour de bon dans les oreilles. ipod, itunes, isight, itrip, ilife, ichat, airport express, airtunes, etc etc... sony en a rêvé, apple l'a fait. Maintenant que je suis les keynotes de Steve en direct, que je fais le tour des Apple Stores de Londres et NY, et avec plaisir mais oui, mon lavage de cerveau est complet. J'ai bien peur de ne plus pouvoir être très objectif, logique, mais surtout d'être depuis longtemps dans la peau d'une anticipation marketing bien huilée, d'une cible bien identifiée et pilonnée. Maintenant, évidemment, l'intelligence du concept c'est que je suis tout à fait disposé à participer, à évangéliser les foules et à continuer à acheter de l'Apple. Damn. They really got me.
Pour revenir au contenu qui passe dans les fils blancs, l'album de Doves est ces jours ci en bonne position. "Some cities" n'est certainement pas réussi de bout en bout mais les titres forts sont nombreux. L'album est enlevé, un peu à la Coldplay aussi, et très très anglais enfin tout simplement. Irritant ou fascinant. Doves casse la baraque logiquement en Angleterre (#1 cette semaine) et beaucoup moins à Paris (pour le moment): on pourra donc les voir en concert à la Boule Noire le 18 avril. La Boule Noire... terrible... cette salle est pourtant à elle seule un motif pour rester chez soi. Salle longue et étroite, scène si petite, foule compacte: en général on n'y voit pas grand chose. Dire pourtant que la plupart des nouveaux groupes passe dans ce sous sol de La Cigale, c'est bien dommage. Paris manque d'une grande salle symphonique (tout le monde est d'accord là dessus) mais donc aussi de programmateurs assez malins pour préférer le Café de la Danse par exemple (pour Doves, c'aurait été jouable tout de même!).
Si tous ces concerts enfumés derrière un gars de 2m vous lassent, pourquoi pas un peu de concerts sur internet (audio only sorry). Le conseil du jour: les concerts sur le site de l'émission "morning become eclectic" de la radio californienne KCRW. Arcade Fire à écouter pour se préparer au concert du 10. A noter, la qualité de l'enregistrement (le son est aussi bon que celui des black sessions) et surtout du codage pour internet - à 60kbps, cela permet d'avoir sur sa chaine une émission en FM, pas de la bouillie mp3 mono comme souvent sur franceinter.com...

Bacon+Eggs
Si le marketing d'Apple me tient donc captif, je commence à être beaucoup plus méfiant avec le "marché" des expositions de peinture à Paris. On s'est satisfait pendant un siècle des grandes retrospectives de l'oeuvre d'un peintre (qui auront fait naitre l'intérêt pour De la Tour par exemple), mais dans la logique de la croissance obligatoire, désormais deux peintres, ou trois, c'est mieux. En fait, pourquoi pas, mais après Matisse+Picasso, Turner+Whistler+Monet, maintenant voici Bacon+Picasso. L'étendue et l'impact de l'oeuvre de Picasso permettent de lui associer presque tous les grands peintres, certes, mais là, cette nouvelle expo est suspecte. On capitalise sur des marques fortes en les additionnant, classique, mais cette fois ci, on ne voit que ça. Pour l'expo en elle même, à moins qu'ils n'aient convoqué Velasquez, avec ce qui serait une salle géniale: les Ménines à gauche flanquée de leur dérivée par Picasso, puis à droite le pape Innocent XIII dans sa version d'époque et totalement explosé par Bacon, à moins donc de ce rapprochement "improbable" comme diraient les inrocks, vraiment c'est de l'abus. Du filon tiré jusqu'à la corde. Comme une 1299e Flute Enchantée à Bastille.
En fait, justement, on en redemande je crois. aie. Sans même plus ouvrir les catalogues si beaux qu'on n'a pas le temps de lire en fait évidemment.
En faisant défiler les photos du MoMA sur son mac.
...pour ceux à qui je n'ai pas encore envoyé le lien, une galerie photo de mon séjour à New York.