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mercredi, avril 26, 2006

Blog Session 

Je crois bien que je vais acheter les Inrocks cette semaine, puisqu'on vient de me dire que ce blog est mentionné dans le dossier sur les blogs au sommaire. Pour ma part, c'est assez inattendu! Pour ne pas trop brouiller les cartes, si vous lisez ces lignes en cherchant à quoi ressemble la prose d'un "fan de Lenoir" et que vous arrivez sur un compte rendu sur Wagner au Châtelet, il faut mieux que je remette quelques liens utiles je pense....

Auditeur régulier de C'est Lenoir depuis 1992, et dans le public des (indispensables) Black Sessions quand c'est possible, avec un appareil photo, voici le "photoblog" associé: Indie Live Pics.

Quelques posts récents aussi, sur: la session de Yann Tiersen, le son de France Inter et autres qualités des sessions pour juger les nouveaux venus (Say Yeah?). Et en 2005: mars par exemple, au retour des concerts de Dead Can Dance, Arcade Fire ou Bright Eyes...

[MàJ] oh oh je viens de lire Les Inrocks. dossier des 50 "meilleurs blogs" - tout de même! ...et "un peu vieux gars par endroits". mmm, ça, c'est parce que j'avoue de loin préferer le confort douillet du studio 105 au sous sol enfumé de La Boule Noire je pense! et puis les réflexions d'anciens combattants 90s j'imagine (sauvons Yo La Tengo!).
Il n'empêche, je sais aussi faire preuve d'un enthousiasme juvénile je crois: à ce sujet, le nouvel ep des Arctic Monkeys vient de sortir, avec l'excellent "Cigarette Smoke" dessus. Et dès la semaine prochaine sur la scène du Bataclan!

vendredi, avril 21, 2006

Götten Projekt 

Après un an de préparation est enfin arrivé le marathon Wagnérien, que tout amateur du genre doit au moins tenter une fois: voir sur scène la tétralogie, quatre opéras en quelques jours. En l'occurence, sur une semaine au théâtre du Châtelet du 8 au 15 avril dernier. Pour la préparation, pas de semi-marathons ou d'entrainements réguliers (encore que, il y a bien eu une première approche en décembre dernier), il s'agissait surtout il y a un an ...d'avoir des places: Placido Domingo était prévu pour le rôle de Siegmund (dans La Walkyrie), première tétralogie à Paris depuis plus d'une décennie, etc, etc, les raisons n'ont pas manqué pour se ruer sur les places. Placido a depuis annulé mais peu importe, le Châtelet a affiché complet (même s'il faut bien avouer qu'il n'aurait pas été très difficile d'acheter des places chaque soir devant le théâtre...)

Pourquoi donc vouloir affronter quinze heures de musique et du chant allemand souvent survitaminé? Le flux ininterrompu de l'orchestre est fascinant, l'enchainement des leitmotives aussi, qui toujours rapproche la musique de l'action et du fond même du drame en cours. Et pour l'énergie qui se dégage de nombreuses scènes bien sûr, du rarement vu dans la grandiloquence: pompe et grandeur, mythes enchanteurs avec dieux et preux chevaliers, le cinémascope des 1870s!
Le Ring est un monde en soi, et pour la musique un monument: amateur de Ravel, puis de Debussy, puis de Mahler, c'est en remontant ce fil musical que j'ai abouti aux sources: Tristan et le Ring. La qualité de compositeur révolutionnaire de Wagner est indéniable. Les superpositions de cordes, l'impressionisme en musique si l'on veut, furent une nouveauté radicale et expliquent encore l'attrait d'une aussi longue écoute, porté par le fleuve de l'orchestre.
Bien entendu, pas de bon album, même atmosphérique sans quelques tubes, ou disons quelques grands moments. Entendus pour la première fois dans une salle de concerts: quelques frissons lors du prélude de l'Or du Rhin (musique phare du dernier film de Terrence Malick, Le Nouveau Monde), de la Mort de Siegfried, de la fin de la Walkyrie et du Crépuscule des Dieux, de la Chevauchée des Walkyrie (qui inspire tant ..."I like the smell of napalm in the morning, smells like ...Victory!", Woody Allen et l'invasion de la Pologne, etc...)

Wagner s'était pris pour Tolkien dans les didascalies, il préférait voir grand quitte à ce que ce soit difficile à mettre en scène. Plus d'un siècle après, le défi sur une scène de théâtre reste entier. Pas de Peter Jackson à Bayreuth, et il faut donc contourner le problème. Wieland Wagner (le petit fils) avait ainsi insufflé la nouvelle vague (wagnérienne) des années 50-60: qui peut le plus peut le moins, sobriété avant tout, abstractions et lumières. Un succès, une renaissance bienvenue pour le Bayreuth d'après-guerre.
Aujourd'hui, l'assèchement scénique reste encore le plus pertinent: on arrive mieux à une réelle vision esthétique déchargée de clichés (qui serait compromise par le carton pâte et les effets douteux), on décharge le visuel pour accentuer l'écoute et la concentration sur l'action en cours, et le propos développé - qui veut dominer à tout prix court à sa ruine (...plus subtil à coup sûr mais dans les grandes lignes c'est bien cela dont il s'agit).
Bob Wilson (rient à voir avec Brian, il n'a lui aucun passé notable lié au surf ou aux jeunes filles de Californie) est un maître de ce type de mise en scène, et le voir donc affronter une oeuvre faite pour son art était une réussite écrite d'avance. Je confirme.



A quelques détails près - les personnages divins de l'Or du Rhin vraiment trop statiques et aux gestes maniérés (d'accord, cela souligne leur nature divine, les symboles etc, mais cela va un peu loin tout de même), l'évocation du monde souterrain du Nibelung, de l'antre du Dragon, du rocher de Brunhilde est vraiment très abstraite (la production avait pourtant des moyens j'imagine!). Le pire: les vraies scènes d'action (les meutres en particulier), où Wilson a préféré des gestes symboliques à l'action réelle - ridicule.
Mais l'essentiel est intact: l'imaginaire et la musique ne sont pas étouffés par la scène, au contraire. Le meilleur: le fond de scène comme un grand écran de lumières, animés de halos - comme un tableau de Rothko en pérpétuel changement, qui par sa luminosité découpe aussi les personnages non éclairés en ombres chinoises - très beau, on ne s'en lasse pas.



La sobriété des costumes va dans le même sens, et Alberich en quasi sumotori et bien pourquoi pas! pas de casques ailés c'est certain. Pourquoi pas de vraies épées sinon? Notung, l'épée de Siegfried, est l'Excalibur du drame (un rôle important, un symbole du pouvoir), et l'objet utilisé ici ne semble pas si dangereux ni magique (bien qu'en forme d'épée, on ne s'en sort pas si mal).

Si le cliché voudrait qu'un rassemblement wagnérien soit plutôt militariste que néo-Woodstock, le critère de sélection ici est évidemment plutôt financier: au prix des places, le public est fatalement constitué de riches amateurs du monde entier (disons Europe et USA). Ou disons d'amateurs aisés, avec beaucoup de français bien sûr: Bayreuth est bien loin vu d'ici et y aller pas vraiment envisageable, alors autant ne pas laisser passer l'occasion du Bayreuth sur Seine. Et aussi, pour faire bonne figure dans un récit à la Vincent Delerm: Fanny Ardant est venue, les quatre soirs, à la corbeille, pas très loin de votre serviteur. Beaucoup de wagneriens assidus (cela existe) ont fait le déplacement, car certains chanteurs ont eu des applaudissements marqués, ou plus réservés - pour des raisons qui m'ont souvent échappé (enfin pas pour le Siegfried du dernier soir, aucune voix ce garçon).
Cela dit, le public est comme souvent plus bienveillant que les critiques au moment d'applaudir: Linda Watson en Brunhilde a été très applaudie, mais plutôt mal critiquée (pour ma part j'ai du mal avec le registre des sopranes wagnériennes de toute façon...) (cf. Eric Dahan dans Libération, Alex Ross dans le New Yorker - dans le dernier paragraphe de cet article sur Adriana Matter).



Se confronter à la représentation des quatre opéras en quelques jours est assez éloigné de l'écoute lente, à la maison, le livret à la main, quand on a le temps (six mois la premiere fois). Le propos est plus dense, le ressort dramatique (quasi) continu et forcément plus cohérent. D'ailleurs, Wagner fait des scènes de "résumé" à chaque épisode - moins utile dans ce cas et plutôt incohérent quand on sait qu'il souhaitait que la tétralogie soit jouée sur quelques jours.
Car les personnages sont mieux en place: la déchéance de Wotan (le Zeus local), la fuite en avant du benêt Siegfried - superhéros pas bien malin, la dignité de Brunhilde, l'anneau omiprésent objet de toutes les attentions. A part les périodes de fatigue en fin de spectacles, l'attention ne se relâche pas grâce à la musique (et au mâchage de chewing gum aussi pour les coups durs, superbe remède aux paupières lourdes passées 23h!).
Il me reste en tête des images superbes, qui viennent s'ajouter aux évocations de cette musique. La magie peut vraiment opérer, même sur une scène de théâtre: l'évocation du Rhin par des fumigènes couvrant le sol et des lumières rasantes est par exemple assez simple, et l'effet saisissant. J'imagine désormais un peu mieux ce à quoi ressemblait le spectacle du cher Wieland, vu sur les quelques pochettes de CD de Bayreuth'66 (l'année du wilsonien Pet Sounds) (oui, ca n'a toujours rien à voir).

Avoir pu faire le tour du Ring, ou presque, cela valait bien le détour.

lundi, avril 10, 2006

Week-end Marathon 


Un peu de soubassophone au quai aux Fleurs



Rue de Rivoli silencieuse



Discussion entre Joker, on approche de la Concorde



Champs Elysées voie piétonne



Dimance 9/4. 8h45: départ du 30ème Marathon de Paris



samedi 8/4. L'Or du Rhin au Châtelet. Tentative de critique prévue en fin de tétralogie...