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dimanche, février 27, 2005

up and under 

Hommage à Mogwai. Mogwai est un groupe ingrat. Leur nom est idiot, ils n'assurent pas du tout sur scène et traînent depuis leur arrivée en 97 une éternelle allure d'adolescents en survet', enfin au mieux avec un maillot des Rangers (Glasgow). Pourtant, Mogwai est le post-rock. Ni plus ni moins. Le post-rock n'est pas grand chose non plus, c'est vrai, puisqu'il a fallu aller jusqu'à ce terme prétentieux pour décrire une musique assez simple: instrumentale, rock, aérienne et mélodique, avec de réguliers moments bruitistes, les pics vers lesquels tendent les morceaux et qui soutiennent l'ensemble (un peu de tension sort la musique de l'ennui). Mais au delà du genre, Mogwai compose des moments lumineux où cette simplicité, quelques instruments, un son pur, des arpèges de guitare en avant, donnent des émotions proches d'un grand moment de musique classique, d'une sonate terrible ou d'un requiem apaisé. Sonate au clair de lune pour guitare fender, basse rickenbaker et caisse claire sèche en somme. Et bien la force d'évocation de cette musique, quand on s'y plonge, est donc forte.
Alors entre 1997 et 2005, ils n'auront pas su aller beaucoup plus loin que leurs premiers disques mais la sortie ces jours ci de leurs sessions pour la BBC, un best of qui ne dit pas son nom, rappelle leur niveau. Ils n'iront pas plus loin je crois, d'où cet hommage quasi nécrologique. Pour ce qui est du disque, bien sûr, la pochette est inexistante. Le nom de l'album est encore plus idiot que le nom du groupe ('government commissions', ah oui rapport à la BBC, ah ah très drôle) mais l'essentiel y est. A écouter très fort pour méditer sur le sens de la vie.
From Scotland to Wales. Hier vers 19h, alors qu'il n'y avait plus rien à faire pour rattraper ces six malheureux points, l'heure n'était pas plus que cela à la déprime post-match -seuls les Anglais font vraiment mal quand ils viennent à bout du XV de France. Alors pour célébrer l'esprit gallois, musique avec un peu de Gruff Rhys, acheté un peu plus tôt chez Gibert dans sa splendide pochette type papier peint 70's: "Yr Atal Genhedlaeth". En gallois bien sûr! Peut être pas l'achat le plus judicieux de l'année -pas vraiment au niveau des derniers Super Furry Animals dont Gruff Rhys est le chanteur- mais comme Beck ou d'autres, un style fourre-tout et enjoué, ça ne fait jamais de mal. 29 minutes de bonheur gallois (pas très long ton disque, Gruff!)
Puis encore un peu de bonheur celte cet après midi, avec la belle victoire des irlandais face aux anglais. Le stade de Lansdown Road est prodigieux, car encore de taille modeste, avec un pan entier presque vide, ouvert sur l'extérieur. Le vent et la lumière de côté s'y engoufrent et apportent une cinématographie soignée au match de rugby (c'est assez rare), plus des trajectoires originales aux dégagements des 22. Sans compter la maison quasi normande près du terrain, regarder un match diffusé de ce terrain reste toujours un appel vers l'Irlande (tourismireland.com dit la pancarte). L'entrain des verts, et un magnifique essai d'O'Driscoll en bout de course en deuxième mi temps, splendid. Et alors surgit des tribunes, de tout le public, un chant encore plus beau que l'hymne de l'équipe d'Irlande. Encore plus beau que du mogwai. Le bon moment pour une Guiness.
Cheers.

jeudi, février 17, 2005

enjoy uncertaiNtY 

Lundi: sous la pluie, Manhattan is Modern Again. Le parcours obligé du touriste français à New York cette semaine après les Gates, c'est naturellement le MoMA. Le bel hangar du Queens avait fait patienter mais depuis l'inauguration en novembre et les louanges de la presse mondiale unanime à propos des murs en suspens du nouveau bâtiment, il me tardait d'y aller et là aussi, de me rendre compte in situ. Alors, comme tout grand musée, le MoMA est très populaire et le magistral puits central, et son monolithe façon 2001, sont à imaginer avec le bruit habituel qui règne sous la pyramide du Louvre. logique. Galerie des peintures imparable. 2 étages superbes, La Danse retrouve sa place dans un escalier et ça lui va bien (attention, j'aime beaucoup ce tableau!) La galerie consacrée aux photos est particulièrement réussie. Très didactique et chronologique mais justement l'histoire de la photo n'est pas si connue, non? Vive Andreas Gurski, phénoménal "Tote Hosen" (photo de la foule à un concert de Die Toten Hosen, 5x2m à peu près, impressionnant).



Clap your Hands and say Yeah!. chouette nom. alors j'imaginais un groupe enthousiaste à la Hot Hot Heat, de l'entrain quoi! et pas du tout. la musique était assez rythmee, à la Talking Heads, pas trop mal, mais ce manque total d'activité sur scène m'a pas mal déçu. Pour pas très longtemps cela dit, car après avoir rejoint un meilleur point d'observation dans le Mercury Lounge, Kaiser Chiefs est arrivé sur scène et avec eux tous mes souvenirs de la britpop. Du Madness, du Blur, du Supergrass, et beaucoup d'énergie, je ne sais pas si c'est exactement la recette pour triompher en 2005 mais tout le monde est sorti ravi du concert. Le Kaiser n'est bien sur pas au niveau d'un Archiduc austro-hongrois bien connu, c'est certain, mais un concert aussi entraînant c'est toujours bon à prendre. Photos à venir sur Indie Live Pics. Voir aussi le post de MelodyNelson.



Mardi. Gates vues du Met. Peu de safran en vue en fait - et ils font les malins comme jamais le Met. alors les papies et les mamies ils viennent tous, ils montent sur le toit (en ascenseur allez...) et là les papies et les mamies ils étaient déçus (ok, les français surtout). Sous le soleil ça rendait bien quand même, alors j'ai encore erré dans le parc et pris des photos. Un détour quand même à la Frick Collection pour y voir les Vermeer. Dans un couloir! bon sang, ce Frick tout de même, il n'y est pas du tout. Les deux Turner face à face dans la grande galerie c'était déjà mieux. Puis fin de parcours, après un nouvel happening orange en route bien sur, sur la 57e rue par une visite à la New Yorker: à la galerie Pace Wildenstein, où sont exposés des dessins de Saul Steinberg, auteur de couvertures célèbres du magazine. Un exemple de variation sur une des plus connues ci dessous.



Evening at Rothko - for a Vicious party! MelodyNelson aux platines entre les groupes, et deux concerts intéressants: la superbe voix de la superbe Laura Burhenn suivis de l'énergie de Saints + Lovers. Concert habité, aux lumières blafardes qui sature le rouge omniprésent ce soir là, guitare Gibson en version bruitiste en fond, et le chant de Dennis Cahlo (du côté de U2, de Muse parfois) sont prometteurs. Good noisy vibes in the Lower East Side.


Saints + Lovers


Et mercredi, je m'inscris en victime consentante du marketing hype d'Apple: le dernier shuffle de l'Apple Store Soho fut pour moi. Première fois qu'un vendeur me dit "wow! you are lucky!!!" oui enfin c'est une clé usb qui lit les aac quand même ça va aller ;)
bon ok ca fonctionne: j'étais plus content que s'il y en avait eu plein le magasin, c'est certain. ouh, c'est pas bien ça! bon, pour me faire pardonner: cet ipod shuffle iounique est pour offrir (en ce qui me concerne, pas d'ipod en dessous de 40GB!).
Et après ces émotions fortes, une slice de la 'best pizza in NY' (Lombardi's, 23 Spring St), et retour à Paris!

lundi, février 14, 2005

Gates in the Park 

Arrivée samedi à New York. Soirée dans l'East Village et découverte d'un nouveau groupe au petit buzz qui démarre (ils viennent d'etre signés), Sam Champion. On croirait Pavement en 94!!! donc pas du tout révolutionnaire mais du fake pavement, c'est rare et vraiment ils étaient au niveau. Bar/Salle génial, le Luna Lounge ...qui ferme dans deux semaines pour être transformé en 'condominiums' de luxe. Etre une salle où les nouveaux groupes se produisent en concerts gratuits, même à New York, c'est risqué... dommage!

Dimanche. Au milieu des nombreux français qui ont fait le déplacement (de Soho à central park, on entend beaucoup parler français!), voici venu le moment de découvrir les Gates de Christo dans le monde réel. En projet depuis 1979, 7500 portes, etc etc beaucoup avait été dit auparavant. Surtout d'ailleurs que l'on ne pouvait vraiment en parler avant que cela ait lieu et que l'on voit de ses yeux cette myriade de porte et de tissu au vent. finalement Christo ("...et Jeanne Claude") n'avait peut etre pas tort de dire cela, le plus interessant dans la promenade de cet apres midi a surement ete la lumiere et comment les gates irradient sitot éclairées comme il faut.

gates1 gates2 gates3


gates4 gates5 gates6

mercredi, février 09, 2005

take the test 

The Music Nerd test

Test long mais divertissant ...et bien sur quel suspense, on se doute bien que la musique occupe une place plus importante pour nous que pour nos collègues (par exemple), mais à quel point??
>> 53.38164% - je suis un "Super Music Nerd".

si vos amis vous ont quitté depuis longtemps, que la musique est désormais l'informatique toute entière (ses jeux de rôle, sa littérature de fantaisie), bref, votre mère s'inquiète:
The Geek Test
>> 14.1578% "Geekish Tendencies". ca va mieux ;) mais gare...

mardi, février 01, 2005

diane // un dimanche // 223 

Réveil samedi dans le bassin de la piscine - encore pas mal de monde quand le temps extérieur aurait pourtant du dissuader les plus endurcis, le calme est une cause perdue. Puis retour au studio bleu pour répeter avec even, en vue du concert au bar Gambetta le soir même en première partie de Diane.
Avec un guitariste à Boston, un batteur à Rennes, etc etc Diane donnait samedi soir ce qui sera probablement le dernier concert avant un certain temps mais aussi et surtout une présentation live du nouvel opus, "fonlavève" enregistré l'été dernier dans la campagne là bas dans le sud ouest. Au programme samedi soir, deux membres en renfort, une setlist de feu, toujours un concept pour la tenue de scène (t-shirt de couleur, ça fait joyeux), et les grands moments: jumpin' (le tube), why (even au 1er rang pour chanter en coeur un refrain qui fait plaisir) et le bis de my philosophy, où je pense beaucoup à Belle & Sebastian et à leurs concerts qui mettent de bonne humeur (so pop). Et puis terminer sur "my philosophy is no philosophy of life!!", pour un concert fin de période, c'était presque assister au manifeste punk de Diane, un must. no future!



Diane, formation du 29 janvier 2005, en sound check vers 19h


Dimanche après midi, heureusement munis de billets coupe-file pour aller à l'exposition, on remonte les marches encombrées de l'Hotel de la Monnaie pour aller voir des dessins de Moebius et Miyazaki. Cela ne vaut certainement pas deux heures de queue ni neuf euros -facile à dire n'est ce pas ...mais il est toujours bien agréable d'être dans la posture du critique invité. Certainement beaucoup de preuves du talent de dessinateur, d'illustrateur, d'imagination des deux maîtres cela dit. Passé une première salle labyrinthe, très encombrée (un RER A le matin, tout simplement) mais qui recelait du trésor ultime - Moebius dessinant à la manière de Miyazaki et vice versa -, les salles suivantes sont très agréables à parcourir. Le palais est beau, l'exposition des dessins est plus aérée ...et la foule moins dense. On apprend peu cela dit mais on craque tous pour les héros de Totoro, et j'aurais bien emmené tous les dessins sur le sujet. Evidemment, aucune boutique digne de ce nom en sortie, et je n'ai plus qu'à aller télécharger tout ca... ou aller au Japon. un jour...
Aviator ensuite pour étouffer le traditionnel spleen du dimanche soir, en l'occurence même pour l'écraser sous quelques émotions fortes. Scorcese sans doute, en tout cas ce film n'est pas du tout subtil, mais alors pas du tout, et pourquoi s'en soucier, pendant ce temps là, Leonardo/Howard Hughes avance à toute allure vers le délire total. Un feu d'artifices, dans tous les sens du terme. Vers la fin, le "procès" remporté à la Capra par un personnage pourtant aussi mal en point que le héros de The Wall dix minutes auparavant peut laisser dubitatif, mais peu importe! Howard Hughes est mort à Las Vegas en 76, fou, dans sa 'germ free zone' mais ses premières années relatées ici (la forme est romancée, les faits bien réels à peu de choses près) méritaient bien ce film excessif et exaltant.

Si, depuis que les invitations se gagnent par mail, je n'ai jamais été sélectionné pour une black session, j'ai heureusement beaucoup de chance d'avoir des amis chanceux, eux. Alors merci encore Sylvain, et me voici donc une nouvelle fois hier soir dans le grand hall de la maison de la radio à attendre tranquillement pour ce qui se fait de mieux comme concert (le concert gratuit d'orgue contemporain en même temps au studio Messiaen était certes tentant mais là... pour une autre fois!). Arcade Fire en musique d'attente une fois arrivés dans le studio 105, puis
...Mercury Rev pour la 223e. Un nouvel appareil photo à étrenner aussi, et tout à fonctionné: concert magique, inspiré, même avec autant de discours sur le sens de la vie. "it may sound corny..." well, a bit, mais il etait sincère et c'était assez émouvant de l'entendre se démener pour tenter de définir ce rapport spécial entre un artiste et son public, de revenir sur son expérience de musicien et essayer d'encourager les vocations (musicales).
Human after all!
Les photos sont pas mal, je trouve. voir ici.