<$BlogRSDURL$>

lundi, avril 25, 2005

Blue Monday 

La suite du tour d'Europe a été un pèlerinage. Là où depuis bientôt trente ans vibre le rock anglais, là où Eric The Great a sévi: to the one and only Manchester.


Avec un concert pour commencer, forcément, et long avec ça, une bière à la main, des anglaises en mini jupes roses dans les rues et plein de clones de Rooney et de Kasabian dans la salle (le décor est planté). Pas une seconde d'ennui pendant les premières parties, c'était peut être la joie d'être là mais tout de même, Boy Killed Boy, Omerta et Keith doivent y être pour quelque chose. Belle préparation pour Hard-Fi, concert énergique de ce groupe proche des Streets, proche du quotidien quoi, avec l'accent anglais, le vrai. mes photos.

Et avec lui on chante sur la CCTV en coeur - j'ai cru un temps qu'il en voulait à la télévision chinoise, la belle cause exotique, mais non c'est en fait la vidéo surveillance (Closed Circuit TeleVision), omniprésente en Angleterre, dont il s'agit. Ce que j'ai appris le lendemain en visitant Urbis, magnifique bâtiment de verre en centre-ville où les expos sur la ville sont, l'air de rien, des réussites de simplicité, de forme et d'utilisation des media modernes pour faire réflechir (attention) sur la vie urbaine, la CCTV justement, etc etc. A noter au magasin souvenir, les photos édition limitée des Smiths ou la sacoche avec la pochette d'Unknown Pleasures pour le cadre pressé - drôle de voir une forme touristique de Joy Division! Pendant ce temps, les plus motivés dehors fêtaient la Saint Georges, jour de fierté nationale récupéré du moyen âge on dirait et sujet, bien sûr, à des tournées générales supplémentaires. Soûls mais avec une belle rose au revers de la veste. Il n'empêche, à Twickenham ils faisaient moins les malins en février (eh eh).

Et dans ma plus belle inconsistance (vive les anglicismes), je méprise peut être le rugby de l'anglais mais je voue un culte à son football (et à sa musique aussi, mais je me répète sensiblement). Promenade du côté d'Old Trafford Dimanche, au pôle magnétique de la ville. Pour constater que c'était jour de match: frustrant (avion à prendre + tarifs du marché noir = savoir rester raisonnable) mais assez exhaltant de trainer par là avec tout le monde "proud to be red". L'occasion aussi de constater qu'Eric Cantona a toujours l'honneur de quelques t-shirts en vente. Aussi ai-je alors suivi les mouettes comme un chalutier ou plutôt l'inverse pour m'en retourner, content, à Paris - ah si le PSG, son public et son stade pouvaient ressembler, même un peu à tout cela...


(er... except the pink skirt maybe)

Massive cheers to LNF 4 the bloody week-end. Wicked (pudding, city, gig, all about football in the air, pre raphaelites and all.)

mercredi, avril 20, 2005

dig! and doves 

post rapide, to the point.
le film DiG! est fait par et pour ceux pour qui la musique est au dessus de tout. la vie, le naufrage d'anton du brian johnston massacre, qui transcende les cliches du rock mais s'abime tout aussi inexorablement, en parallele du succes grandissant des Dandy Warhols avec leurs tubes imparables. je n'ai pas vu le temps passer, et ai juste regretté que la sono du mk2 hautefeuille ne soit pas plus adaptée à toute cette divine musique.
doves hier a la boule noire: photos.
doves a assuré dans la pire salle de Paris et c'est dejà pas mal. mais de voir un groupe qui bénéficie de la prestation de luxe du circuit (bouteille d'eau + une serviette par musicien mais oui, retours pour chacun dans les oreilles -moulage personnalisé couleur peau, le dernier cri) sur cette scene minuscule c'est au mieux cocasse au pire du gâchis car le son et les lumieres, forcement, n'ont pas atteint des sommets eux. enfin ils ont donc chanté juste et "black and white town" reste ma chanson de l'annee a cette date, alors beaucoup d'enthousiasme durant le show.
une decouverte (enfin merci aussi nick harcourt de KCRW pour la piste durant SXSW il y a peu), World Leader Pretend en premiere partie. photos. ils n'ont pas juste emprunté le titre d'une des meilleures chansons de REM (sur Green, 1988) mais leur concert en a imposé - rare pour une 1ere partie. il faut trouver l'album maintenant.

lundi, avril 11, 2005

Choses lues 

Amateur de modes et de livres, je n'ai pas résisté bien longtemps à l'envie de suivre la mode actuelle -semble-t-il- des blogs à parler littérature au travers d'un questionnaire. C'est ce que dit pas.longtemps et moi je crois tout ce qu'il dit :). Evidemment, encore aurait il fallu que je fusse sollicité pour y répondre, mais qu'à cela ne tienne, je me saisis du questionnaire d'autorité, en pure tyrannie égocentrique -advienne que pourra (où l'auteur va encore montrer quel snob terrible il est, et fier de lui en plus).

1. Combien lisez-vous de livres par an ?
Autant être précis: sur les cinq dernières années, 18 livres par an. Depuis mars l'année dernière, j'ai certes commencé ce blog (mais bon pas de bouleversement vu mon rythme trépidant d'écriture), et mon abonnement au New Yorker, que je lis chaque semaine dans le métro. Donc beaucoup moins de livres depuis, mais vraiment chaque semaine je ne peux résister, le sommaire de ce magazine est un rêve de lecteur - éclectique, complet- et les articles vont au fond des choses, un rêve vous dis-je. Mon prochain rêve de vainqueur au loto serait de créer un New Yorker français (parce que l'actualité US par moment, ça me lasse aussi).

2. Quel est le dernier livre que vous ayez acheté ?
"On n'y voit rien" de Daniel Arasse (folio essais). Conseillé par amis interposés, pour tout amateur d'histoire de l'art. Un historien de l'art réputé justement (D.Arasse, décédé en 2003) décrit à sa manière enjouée (mais érudite bien sûr) des peintures de la renaissance et montre qu'il faut tenter toutes les interprétations, être libre face au tableau ...et surtout pas trop cérémonial. Les tableaux, mêmes de sujets bibliques portent des messages très larges, ou au contraire sont bel et bien concentrés uniquement sur le sexe. Démonstrations à l'appui.
Dernier roman acheté (et pas encore lu): "Le jeu des perles de verre" d'Hermann Hesse. Je ne sais même pas vraiment de quoi cela parle mais j'avais beaucoup aimé "Narcisse et Goldmund" l'année passée et une amie me l'a chaudement recommandé.

3. Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
"Le Maître et Marguerite" de M.Boulgakov. Livre à lire absolument depuis plus de cinq ans j'ai donc naturellement été assez déçu par cette farce satanique à Moscou, même si en y repensant le livre est entièrement habité d'une poésie étrange, telllement russe, et comme l'indiquent lourdement les notes de bas de page, on y lit en miroir l'enfer et l'absurde des années trente dans la capitale soviétique. Et puis cette histoire de Ponce Pilate était bien classe... A garder en cave pour des impressions complètes je crois.

4. Listez 5 livres qui comptent beaucoup pour vous ou que vous avez particulièrement appréciés.
"A la Recherche du Temps Perdu" de Marcel Proust. Dur de faire plus snob et pourtant j'ai connu un avant et un après Proust, je ne lis plus pareil et Marcel m'a donc appris à être patient, à ne pas penser qu'aux jolies filles du métro en lisant (sinon on perd le fil très vite chez lui), à se délecter d'un rien bien sur (un peu mieux que Delerm père et fils (et toc)) et j'espère à écrire (un peu). Monumental, unique, etc etc.
La Trilogie de Pan: "Colline", "Un de Baumugnes", "Regain" de Jean Giono. Je connais très mal la Provence et c'est presque mieux comme cela car la poésie de Giono enchante chaque page de ce paradis surnaturel, où bat le coeur du monde. Eloge de la simplicité et de la nature. Surtout, ne pas en rajouter (cela ne fait pas de moi un candidat à l'exil provençal, tout va bien).
"Mort dans l'après midi" d'Ernest Hemingway. Il s'agit de tauromachie et la prose nerveuse d'Hemingway sublime le rendez vous avec la mort du torrero dans l'arène, sous le soleil exactement. Le combat de taureau est un sujet polémique, et ce livre n'est donc pas du tout objectif mais il force l'intérêt, et après l'avoir lu je rêvais de partir à Madrid pour mieux voir cette tragédie (ou cette boucherie si vous préférez).
"La Peste" d'Albert Camus. Mon bouquin de référence du collège, que j'avais du plutôt lire au premier degré j'imagine mais que je me rappelle avoir dévoré et vénéré. Comme "Notre Dame de Paris" de Victor Hugo, mais beaucoup plus rapide et percutant. Le début de mon amour des livres (et de la collection blanche de Gallimard).
"A Rebours" de Joris Karl Huysmans. Car après un an de blog, il est temps que je rende hommage à celui qui en a inspiré le titre. Mais il s'agit ici du totalement décadent et culte "A Rebours". Après l'énumération maladive des auteurs du Haut Moyen Age dont se délecte Des Esseintes comme le héros de Nick Hornby les top 10, la scène où, prêt à partir pour Londres, notre héros finalement s'arrête à St Lazare car il a ressenti dans un café proche toutes les émotions d'un voyage en Angleterre (à son avis), est à ranger au panthéon des scènes les plus drôles, pathétiques et mieux ficelées de la littérature. Totalement décadent, le dandy Des Esseintes est un modèle pour nous tous. J'aurais aimé lire son blog.

5. A qui allez-vous passer le relais (3 blogs) et pourquoi ?
Hum. Et aucun ca va? Ou mieux, tous. Si vous lisez ce post, qu'il est temps d'apprendre à ce parisien prétentieux ce qu'est une liste de bons bouquins, à vos plumes.... et si vous pouvez me conseiller des livres, surtout allez-y!! merci!!

mercredi, avril 06, 2005

Shokolade mit schlage 

Car c'est comme cela que l'on appelle un chocolat Viennois à Vienne. Pas de French fries à Paris, pas de chocolat Viennois à Vienne, c'est de l'ordre de la logique. Et bien la légende des cafés viennois (les établissements cette fois) n'est pas un mythe. Il est vraiment très agréable d'être assis confortablement, de lire la presse tranquillement, et de manger une patisserie indigeste par dessus - tout en buvant le fameux chocolat par exemple... Une adresse: le café Diglas, pas très loin de la cathédrale, au centre du centre.


Autre révélation, le style architectural du tournant du (XXe) siècle. Plus qu'une préfiguration de l'art déco, Otto Wagner et ses collègues l'ont inventé et réussi vingt ans avant Paris. Le pavillon de la Sécession est l'exemple le plus flamboyant du lot, et à l'intérieur il est toujours complètement dédié, à part la frise Beethoven de Klimt, à l'art contemporain, comme à sa création en 1897. A savoir en 2005 des expos vidéos incompréhensibles ou amusantes ou vides ou totalement politiques (le plus pertinent en général d'ailleurs).
En fait, Vienne est une ville incroyable pour les musées et autres expositions, au moins aussi nombreux qu'à Paris. Et il n'y a pas que les Klimt du Belvédère ou les Peter Brugel du Kunst Historische Museum. En ce moment: expos Mondrian, William Egglestone, Léonard de Vinci, Canaletto, Cinéma et Nazisme, Magritte, Renoir, "de Goya à Picasso" ...etc Par contre, pas de doute, Paris est de loin la capitale mondiale du cinéma (difficiles à trouver en centre ville à Vienne).