<$BlogRSDURL$>

dimanche, mars 06, 2005

iFidelity 

Tout a commencé avec Mac OS X en 2001. Derrière ce symbole digne d'un avion prototype, Apple a enfin révolutionné le look de son interface, qui devint au moins aussi réussie que le design extérieur des macs. L'aimant à 'switchers' était en marche. Alors j'y suis allé résolument, content même d'avoir une si belle machine (un bel ibook immaculé en 2002) et de si belles ombres portées derrière mes fenêtres. Sans compter qu'enfin, Microsoft n'avait plus grand chose à voir avec tout ça. Le pire, c'est que trois ans après, le bonheur informatique est toujours complet, sur un 'powerbook' maintenant, pas un nuage, tout est blanc, lisse, beau, simple et immaculé. Un peu silver aussi tiens.
Mais alors il est temps de se rendre compte que si j'ai laissé Microsoft derrière moi, ma nouvelle multinationale de prédilection a pris une place digne d'un roman d'anticipation. Elle me traîne résolument derrière elle par le fil blanc qu'elle m'a mis pour de bon dans les oreilles. ipod, itunes, isight, itrip, ilife, ichat, airport express, airtunes, etc etc... sony en a rêvé, apple l'a fait. Maintenant que je suis les keynotes de Steve en direct, que je fais le tour des Apple Stores de Londres et NY, et avec plaisir mais oui, mon lavage de cerveau est complet. J'ai bien peur de ne plus pouvoir être très objectif, logique, mais surtout d'être depuis longtemps dans la peau d'une anticipation marketing bien huilée, d'une cible bien identifiée et pilonnée. Maintenant, évidemment, l'intelligence du concept c'est que je suis tout à fait disposé à participer, à évangéliser les foules et à continuer à acheter de l'Apple. Damn. They really got me.
Pour revenir au contenu qui passe dans les fils blancs, l'album de Doves est ces jours ci en bonne position. "Some cities" n'est certainement pas réussi de bout en bout mais les titres forts sont nombreux. L'album est enlevé, un peu à la Coldplay aussi, et très très anglais enfin tout simplement. Irritant ou fascinant. Doves casse la baraque logiquement en Angleterre (#1 cette semaine) et beaucoup moins à Paris (pour le moment): on pourra donc les voir en concert à la Boule Noire le 18 avril. La Boule Noire... terrible... cette salle est pourtant à elle seule un motif pour rester chez soi. Salle longue et étroite, scène si petite, foule compacte: en général on n'y voit pas grand chose. Dire pourtant que la plupart des nouveaux groupes passe dans ce sous sol de La Cigale, c'est bien dommage. Paris manque d'une grande salle symphonique (tout le monde est d'accord là dessus) mais donc aussi de programmateurs assez malins pour préférer le Café de la Danse par exemple (pour Doves, c'aurait été jouable tout de même!).
Si tous ces concerts enfumés derrière un gars de 2m vous lassent, pourquoi pas un peu de concerts sur internet (audio only sorry). Le conseil du jour: les concerts sur le site de l'émission "morning become eclectic" de la radio californienne KCRW. Arcade Fire à écouter pour se préparer au concert du 10. A noter, la qualité de l'enregistrement (le son est aussi bon que celui des black sessions) et surtout du codage pour internet - à 60kbps, cela permet d'avoir sur sa chaine une émission en FM, pas de la bouillie mp3 mono comme souvent sur franceinter.com...

Bacon+Eggs
Si le marketing d'Apple me tient donc captif, je commence à être beaucoup plus méfiant avec le "marché" des expositions de peinture à Paris. On s'est satisfait pendant un siècle des grandes retrospectives de l'oeuvre d'un peintre (qui auront fait naitre l'intérêt pour De la Tour par exemple), mais dans la logique de la croissance obligatoire, désormais deux peintres, ou trois, c'est mieux. En fait, pourquoi pas, mais après Matisse+Picasso, Turner+Whistler+Monet, maintenant voici Bacon+Picasso. L'étendue et l'impact de l'oeuvre de Picasso permettent de lui associer presque tous les grands peintres, certes, mais là, cette nouvelle expo est suspecte. On capitalise sur des marques fortes en les additionnant, classique, mais cette fois ci, on ne voit que ça. Pour l'expo en elle même, à moins qu'ils n'aient convoqué Velasquez, avec ce qui serait une salle géniale: les Ménines à gauche flanquée de leur dérivée par Picasso, puis à droite le pape Innocent XIII dans sa version d'époque et totalement explosé par Bacon, à moins donc de ce rapprochement "improbable" comme diraient les inrocks, vraiment c'est de l'abus. Du filon tiré jusqu'à la corde. Comme une 1299e Flute Enchantée à Bastille.
En fait, justement, on en redemande je crois. aie. Sans même plus ouvrir les catalogues si beaux qu'on n'a pas le temps de lire en fait évidemment.
En faisant défiler les photos du MoMA sur son mac.
...pour ceux à qui je n'ai pas encore envoyé le lien, une galerie photo de mon séjour à New York.

Comments: Enregistrer un commentaire