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mardi, novembre 29, 2005

Lennon Karma 

La vie de John Lennon a été intense, riche en histoires, en changements d’apparence, en messages et en œuvres. L’exposition qui lui est consacrée à la Cité de la Musique a donc beaucoup à montrer et à expliquer de ces presque vingt ans, seulement, qu’il a passés sur le devant de la scène.
Introduction dans une pièce isolée, qui plante le décor d’une vie par son traumatisme initial. La mort brutale de sa mère alors qu’adolescent, élevé par sa tante, il venait d’avoir ses premiers liens avec elle, a rejaillit toute sa vie. « Mother » / « Working Class Hero » en fond sonore et en définitions biographiques.
Difficile d’évoquer les Beatles sous un angle inédit, la suite reste sobre et ne tente pas une approche nouvelle. Des instruments en évidence (beaux amplis Vox, un clavier Vox dont on le voit se servir en concert sur ‘I’m down’,…), ses costumes de Beatle du gris (voulu par Brian Esptein, 1963) au vert fluo (Sgt Pepper, 1967), des reliques de la Beatlemania (une petite culotte Bealtes en évidence, ca a donc existé), et des extraits video bien choisis - de la folie du Shea Stadium au clip surréaliste d’ « I am the Walrus ». Les trouvailles originales qui agrémentent la visite : des cabines rouges très anglaises pour regarder à plusieurs de courtes vidéos qui soulignent un aspect de cette vie de Fab Four (video sans grand intérêt mais le passage en cabine est tres ludique), le studio d’Abbey Road reconstitué (on s’affale sur des banquettes et on écoute des chutes de studio, cool), les pochettes de vinyls dans un bac (inclus les Red Hot qui traversent nus Abbey Road).
Pas grand chose sur la complicité Lennon/McCartney, l'amitié depuis les Quarrymen ...jusqu'à la brouille. Tout au long de l'exposition, pas d'éclairage sur ce qui reste la double signature la plus fameuse de l'histoire de la pop (Morrissey/Marr 2ème of course).
Enfin bref, changement de décor à l’étage, où l’empreinte de Yoko Ono et de l’art conceptuel illustrent les facettes multiples de Lennon. Pas d’ « Imagine » à fond dans la stereo, mais des installations de Yoko Ono et John Lennon bien mises en valeur. Une plongée dans l’esprit art moderne des 60s sur fond blanc, esprit heureusement désuet (c’était il y a quarante ans bientôt quand même) et souvent évocateur des aînés surréalistes d’avant-guerre. Au-delà des tubes, là où Lennon a brillé (et Yoko avec lui) ce sera dans l’utilisation des media. Muni d’une imagination débridée, d’une notoriété inouïe (à la Jesus mais si), Lennon et Ono ont su en faire quelque chose de fort. Souvent naïfs d’apparence et un peu faciles, leurs évènements médiatiques (bed-in, campagne ‘War is Over’, ‘Power to the People’, etc) touchent l’imaginaire et résonnent encore. « Henry Ford vendait des voitures, moi je vends la Paix ». Il a donc fini par assumer positivement sa notoriété, tout en ayant le tact de ne pas créer de secte ou de mouvement trop organisé. Finalement, au milieu de mille choses dépassées, ces messages là touchent nos oreilles de 2005. Et comme toujours, les images des mines silencieuses et profondément tristes à Central Park en décembre 1980 rappellent qu’on ne saura jamais quelle suite il aurait apportée à cette vie hors norme (éternelle frustration d’un fan).


Temps fort personnel de l’exposition : j’ai donc vu de mes yeux le manuscrit des paroles d’ « Instant Karma », composée et enregistrée en une journée de janvier 1970 - ma chanson favorite (ever!) + Yer Blues au festival de Toronto (avec Eric Clapton et des cris de Yoko Ono, cool) + une photo géniale des Beatles par Richard Avedon (1968, pour Stern).


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